Contemplation
May. 21st, 2005 10:03 pm![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
Prose. Fiction. Commentaires bienvenus.
Je suis une enveloppe vide de sens. Une petite vague dans le maelström de la vie. Une perturbation en si mineur.
Ça ne doit pas être sain d'être aussi indifférent que moi, aussi caustique, aussi cynique. Comme protection, j'utilise l'illusion de mon ancien moi, un être amical, ennuyeux et complètement dénué de profondeur. Ma façade calme les esprits et me permet de garder ma sanité relativement intacte.
La vie d'une personne est toujours marquée par son expérience passée, comme les offrandes d'un chien sur un beau tapis blanc. Dès qu'on a vécu, le tapis ne peut plus jamais être aussi blanc. Et, bien sûr, l'usure s'installe par la suite. On ne remarque plus les tâches à force de les voir, mais ils sont toujours là et ils gâchent pour toujours la blancheur du revêtement.
Le ciel est bleu aujourd'hui, pas de nuages à l'horizon. Étalé sur le gazon plus vert que vert, bras et jambes aux quatre points du globe, je me sens à la fois maître de la Terre et esclave de l'Univers. C'est avec cette perspective et uniquement celle-ci qu'il est possible de contempler nos petites misères qui, pourtant, nous semblent désespérément énormes, sans s'appitoyer sur son sort.
La vérité est que je ne me considère pas comme étant une victime. Je suis seul, certes, mais je suis également libre. C'est les autres qui nous attachent à un endroit, qui nous emprisonnent. Moi, je n'avais pas cet inconvénient. J'aillais où mes instincts me menaient, je travaillaient quand je voulais et je mangeais quand je pouvais.
Le bleu des cieux s'assombrient et j'ai froid. J'ai toujours eu froid. Je ne sais pas trop pourquoi. On dit que c'est à cause de ma santé fragile, de mon manque de fer ou même parce que je ne portais jamais de vêtements assez chauds. Ce qui est complètement faux. Non, le froid qui me fait grelotter même durant les grandes canicules de l'été, c'est un froid produit par mon corps. Ce froid là est à l'intérieur de moi, dans mes os et peut-être même dans ma tête.
Alors j'essais de me recroqueviller sur moi-même pour un peu de chaleur et de confort, je sais que la fin me guète. Ça fait deux jours que j'essais de bouger, mais la léthargie et la fatigue me pèsent trop. Non, je n'ai plus de force. Et j'ai si froid.
Le chien va venir bientôt. Il vient tous les jours depuis que je suis arrivé ici. C'est en le regardant que j'ai eu ces analogies de tapis. Et le chien, il me prend pour son tapis. Il ne reste pas longtemps, juste le temps de faire ces besoins sur moi et il prend la fuite. Durant les moments qui suivent, j'ai finalement un peu de chaleur. Puis, j'ai encore plus froid. L'urine qui s'évaporise me laisse glacé et demain, on me retrouvera nauséabond et les lèvres bleues.
Je suis une enveloppe vide de sens. Une petite vague dans le maelström de la vie. Une perturbation en si mineur.
Ça ne doit pas être sain d'être aussi indifférent que moi, aussi caustique, aussi cynique. Comme protection, j'utilise l'illusion de mon ancien moi, un être amical, ennuyeux et complètement dénué de profondeur. Ma façade calme les esprits et me permet de garder ma sanité relativement intacte.
La vie d'une personne est toujours marquée par son expérience passée, comme les offrandes d'un chien sur un beau tapis blanc. Dès qu'on a vécu, le tapis ne peut plus jamais être aussi blanc. Et, bien sûr, l'usure s'installe par la suite. On ne remarque plus les tâches à force de les voir, mais ils sont toujours là et ils gâchent pour toujours la blancheur du revêtement.
Le ciel est bleu aujourd'hui, pas de nuages à l'horizon. Étalé sur le gazon plus vert que vert, bras et jambes aux quatre points du globe, je me sens à la fois maître de la Terre et esclave de l'Univers. C'est avec cette perspective et uniquement celle-ci qu'il est possible de contempler nos petites misères qui, pourtant, nous semblent désespérément énormes, sans s'appitoyer sur son sort.
La vérité est que je ne me considère pas comme étant une victime. Je suis seul, certes, mais je suis également libre. C'est les autres qui nous attachent à un endroit, qui nous emprisonnent. Moi, je n'avais pas cet inconvénient. J'aillais où mes instincts me menaient, je travaillaient quand je voulais et je mangeais quand je pouvais.
Le bleu des cieux s'assombrient et j'ai froid. J'ai toujours eu froid. Je ne sais pas trop pourquoi. On dit que c'est à cause de ma santé fragile, de mon manque de fer ou même parce que je ne portais jamais de vêtements assez chauds. Ce qui est complètement faux. Non, le froid qui me fait grelotter même durant les grandes canicules de l'été, c'est un froid produit par mon corps. Ce froid là est à l'intérieur de moi, dans mes os et peut-être même dans ma tête.
Alors j'essais de me recroqueviller sur moi-même pour un peu de chaleur et de confort, je sais que la fin me guète. Ça fait deux jours que j'essais de bouger, mais la léthargie et la fatigue me pèsent trop. Non, je n'ai plus de force. Et j'ai si froid.
Le chien va venir bientôt. Il vient tous les jours depuis que je suis arrivé ici. C'est en le regardant que j'ai eu ces analogies de tapis. Et le chien, il me prend pour son tapis. Il ne reste pas longtemps, juste le temps de faire ces besoins sur moi et il prend la fuite. Durant les moments qui suivent, j'ai finalement un peu de chaleur. Puis, j'ai encore plus froid. L'urine qui s'évaporise me laisse glacé et demain, on me retrouvera nauséabond et les lèvres bleues.
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Date: 2005-05-25 10:25 am (UTC)Re: ...
Date: 2005-05-25 03:36 pm (UTC)